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8 commentaires:

  1. Qu'en pensez-vous?

    Commission Couty: un groupe de 13 professionnels propose une réorganisation totale de la prise en charge en psychiatrie


    PARIS, 1er décembre 2008 (APM) - Un groupe de 13 professionnels a soumis à la commission Couty des propositions de réforme profonde de la prise en charge en psychiatrie, s'appuyant sur une coordination par un infirmier référent pour le sanitaire, le médico-social et le social et une autonomie financière donnée aux "établissements de santé mentale de territoire".

    Le groupe, animé par Michel-Léopold Jouvin, directeur du centre hospitalier spécialisé de Jury-les-Metz (Moselle), comprend trois directeurs de CHS, cinq psychiatres publics, deux psychiatres libéraux, un professeur de psychiatrie, une infirmière cadre de santé et un assistant social.

    Les propositions du groupe, exposées dans un rapport de 31 pages, s'inspirent du modèle des trusts britanniques du National Health Service (NHS), disposant d'une souplesse de gestion. Les auteurs ne cachent pas qu'ils bousculent les schémas habituels en ne s'inscrivant pas "dans la tradition de l'organisation française" mais estiment que la France doit s'inspirer de ses voisins européens.

    L'établissement de santé mentale de territoire chapeauterait tous les modes de prise en charge, en ambulatoire -le principal mode de prise en charge par des "centres de santé mentale", successeur des centres médico-psychologiques (CMP) et intervenant de premier recours-, en hospitalisation (reconsidérée comme une des phases de la trajectoire de soins), dans le secteur médico-social et social.

    Ce système aurait pour avantage de ne plus raisonner en fonction des différentes structures existantes mais "en fonction des compétences et des ressources à mobiliser", soulignent les professionnels.

    Le centre de santé mentale (CSM), instance de premier recours desservant une aire géographique, sera "l'instance organisatrice du parcours de soins du patient", en le suivant tout au long de sa trajectoire de soins. Il devra répondre aux demandes de soins programmés et non programmés (en dehors des situations d'urgence qui "doivent passer par les dispositifs d'urgence de l'hôpital général").

    "Cela suppose qu'il n'y ait pas de délai de réponse, que les heures d'ouverture soient larges, qu'une permanence des soins puisse être organisée 24h/24 à l'échelle de plusieurs CSM avec par exemple la mise en place de permanence à domicile". Il peut disposer de ses propres structures (lits d'hospitalisation temps plein, hôpital de jour, centre d'accueil thérapeutique à temps partiel, autres alternatives) ou les partager avec d'autres CSM.

    Le recours à ces différentes ressources doit être coordonné par le professionnel référent, infirmier en général, ou "case manager", une organisation déjà expérimentée aux Pays-Bas.

    Il serait l'interlocuteur du patient pour toutes ses demandes et chargé du suivi de son projet de vie mais aussi l'interface avec sa famille et le correspondant du médecin généraliste, des professionnels du secteur spécialisé en psychiatrie et des acteurs médico-sociaux et sociaux.

    Cela éviterait des retards de prise en charge et assurerait une coordination efficace, estiment les auteurs. En vrai "manager", il aurait la capacité d'attribuer les allocations nécessaires à la prise en charge du patient (allocation logement, allocation adulte handicapé) en usant d'un "droit de tirage a priori".

    FINANCEMENT A L'ACTIVITE ET EN DELEGATION DE CREDITS

    Le financement serait organisé en deux compartiments: une tarification à l'activité pour le sanitaire et une délégation de crédits globalisés pour le médico-social et le social, dont le montant serait attribué par capitation, au prorata du nombre d'habitants sur le territoire.

    Cette tarification à l'activité sera issue des travaux d'élaboration de la valorisation de l'activité en psychiatrie (VAP). Les auteurs estiment que certains coûts pourront être "pondérés d'un coefficient multiplicateur" suivant que des territoires sont "très concentrés ou très étendus" et estiment nécessaire de valoriser l'activité de soins somatiques en psychiatrie en appliquant la T2A MCO, ce qui sera un complément de ressources pour les établissements. Des crédits devraient aussi être prévus pour les missions d'intérêt général au titre de la permanence des soins.

    La délégation de crédits sociaux et médico-sociaux se ferait, sous le contrôle de l'agence régionale de santé (ARS), sur la base de tous les moyens dévolus à l'action sociale et médico-sociale pour les personnes handicapées psychiques ou atteints de troubles mentaux. L'infirmier référent disposerait donc d'un "droit de tirage a priori" sur ces crédits, avec un contrôle a posteriori et l'établissement devra assumer financièrement d'éventuels mauvais choix.

    Pour optimiser la gestion des ressources humaines, l'établissement devrait pouvoir recruter des personnels contractuels, afin de pouvoir adapter les réponses à la demande, et, en certaines circonstances, devenir "acheteur de prestations".

    Le rapport insiste aussi sur la nécessité de renforcer la démarche qualité en psychiatrie

    Pour la formation des professionnels (infirmier, médecin, psychologue, assistant social), le groupe fait plusieurs propositions: instaurer des unités de formation capitalisables en formation initiale et continue dont certaines seraient communes -et permettant des passerelles-; instaurer une spécialisation en psychiatrie pour les infirmiers, par ces unités; mieux intégrer la pratique des psychologues, notamment en supprimant leur tiers temps de formation.

    Ils se prononcent aussi pour une formalisation des délégations de tâches médicales existantes, notamment sur les primo-entretiens par l'infirmier, le psychologue ou l'assistant social.

    * Note et propositions, 31 pages www.apmnews.com/documents/Jouvin_Psychiatrie_qkc78u.pdf

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  2. Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une réforme de l’hospitalisation en psychiatrie.




    Etampes, le 8 décembre 2008
    Monsieur le Président,
    Eluard écrit dans Souvenirs de la Maison des Fous « ma souffrance est souillée ».
    Après le meurtre de Grenoble, votre impatience à répondre dans l’instant à l’aspiration au pire, qu’il vaudrait mieux laisser dormir en chacun d’entre nous, et que vous avez semble t-il tant de difficulté à contenir, vous a amené dans votre discours du 2 décembre à l’hôpital Erasme d’Antony à souiller la souffrance de nos patients.
    Erasme, l’auteur de « L’Eloge de la Folie » eut pu mieux vous inspirer, vous qui en un discours avez montré votre intention d’en finir avec plus d’un demi siècle de lutte contre le mauvais sort fait à la folie : l’enfermement derrière les hauts murs, lui appliquant les traitements les plus dégradants, leur extermination en premier, quand la barbarie prétendit purifier la race, la stigmatisation au quotidien du fait simplement d’être fou.
    Vous avez à Antony insulté la mémoire des Bonnafé, Le Guillant, Lacan, Daumaison et tant d’autres, dont ma génération a hérité du travail magnifique, et qui ont fait de leur pratique, œuvre de libération des fécondités dont la folie est porteuse, œuvre de libération aussi de la pensée de tous, rendant à la population son honneur perdu à maltraiter les plus vulnérables d’entre nous. Lacan n’écrit-il pas « l’homme moderne est voué à la plus formidable galère sociale que nous recueillions quand elle vient à nous, c’est à cet être de néant que notre tâche quotidienne est d’ouvrir à nouveau la voie de son sens dans une fraternité discrète, à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop inégaux ».
    Et voilà qu’après un drame, certes, mais seulement un drame, vous proposez une fois encore le dérisoire panégérique de ceux que vous allez plus tard insulter leur demandant d’accomplir votre basse besogne, que les portes se referment sur les cohortes de patients.
    …/…
    …/…
    De ce drame, vous faites une généralité, vous désignez ainsi nos patients comme dangereux, alors que tout le monde s’entend à dire qu’ils sont plus vulnérables que dangereux.
    Mesurez-vous, Monsieur le Président, l’incalculable portée de vos propos qui va renforcer la stigmatisation des fous, remettre les soignants en position de gardiens et alarmer les braves gens habitant près du lieu de soin de la folie ?
    Vous donnez consistance à toutes les craintes les moins rationnelles, qui désignant tel ou tel, l’assignent dans les lieux de réclusion.
    Vous venez de finir d’ouvrir la boîte de Pandore et d’achever ce que vous avez commencé à l’occasion de votre réplique aux pêcheurs de Concarneau, de votre insulte au passant du salon de l’agriculture, avilissant votre fonction, vous déprenant ainsi du registre symbolique sans lequel le lien social ne peut que se dissoudre. Vous avez donc, Monsieur le Président, contribué à la destruction du lien social en désignant des malades à la vindicte, et ce, quelques soient les précautions oratoires dont vous affublez votre discours et dont le miel et l’excès masquent mal la violence qu’il tente de dissimuler.
    Vous avez donc, sous l’apparence du discours d’ordre, contribué à créer un désordre majeur, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale en désignant à ceux qui ne demandent que cela, des boucs émissaires, dont mes années de pratique m’ont montré que justement, ils ne pouvaient pas se défendre.
    Face à votre violence, il ne reste, chacun à sa place, et particulièrement dans mon métier, qu’à résister autant que possible.
    J’affirme ici mon ardente obligation à ne pas mettre en œuvre vos propositions dégradantes d’exclure du paysage social les plus vulnérables.
    Il en va des lois comme des pensées, certaines ne sont pas respectables ; je ne respecterai donc pas celle dont vous nous annoncez la promulgation prochaine.
    Veuillez agréer, Monsieur le Président, la très haute considération que je porte à votre fonction.
    Docteur Michaël GUYADER
    Chef de service du 8ème secteur
    De psychiatrie générale de l’Essonne,
    Psychanalyste.

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  3. On sens dans ces textes la volonté sociale actuelle de gérer de réorganiser, de manager pour tenter de diminuer, les coûts, de diminuer les risques, de limiter tout débordement. Cette tendance n’est bien sûr pas limité à la psychiatrie, elle est l’aliénation sociale du moment, comme les ouvertures libertaires de mai 68 étaient l’aliénation sociale de cette époque. Il faut travailler avec, elles sont les tendances qui nous traversent, elles nous échappent, nous dépassent en grande partie, et sont le cadre dans lequel évolue une génération donnée.
    Mouvement de balancier, retour d’un même qui nous ferait prendre le risque d’un monde fascisant…. Puisque c’est le drapeau que tous les résistants actuels brandissent pour argumenter sur une dérive actuelle.
    Alors comment faire, s’agit-il de résister en s’opposant et à quoi ?
    Toute idée d’aller dans le sens de la tendance actuelle, d’appliquer et de soutenir les nouvelles lois, les nouveaux décrets s’assimile-t-il à une collaboration ?
    Comment se positionner ?

    La résistance de front n’a pour moi d’intérêt que si nous pouvons nous assurer qu’il y a des tiers possibles pour décentrer cette dualité… sinon nous ne faisons que renforcer la position que l’on souhaite combattre…

    Prendre les choses en tenant compte de l’aliénation sociale du moment est une façon de faire évoluer les choses et de ne pas rester dans un passéisme rassurant, mais attention alors à ne pas se laisser dépasser et se retrouver dans une collaboration active ou exécutants du pouvoir en place.

    Pas simple….sans doute une habile articulation entre ces deux positions, une prise en compte de notre aliénation sociale du moment, associée à une réflexion éthique permettant de ne pas coller au « bon sens commun ».

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  4. Voici un lien concernant un appel lancé début janvier par Roland Gori Il est intéressant d'en prendre connaissance et peut-être plus!

    [url]http://www.rue89.com/marseille/2009/01/01/les-malades-mentaux-sont-plus-souvent-victimes-que-criminels[/url]

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  5. *Un premier article de Médiapart sur "L'appel des appels"




    1- Il y eut Nietzsche, Bourdieu, Voltaire, Sartre, Heidegger, Georges
    Canguilhem, Antoine Vitez, Hannah Arendt, René Char (trois fois)...,
    mais ce fut Corneille qui obtint les ovations: «Nous partîmes cinq
    cents; mais par un prompt renfort/ Nous nous vîmes trois mille en
    arrivant au port/Tant, à nous voir marcher avec un tel visage/Les plus
    épouvantés reprenaient de courage !» «Le Cid, acte IV, scène 3»,
    précisa l'orateur.




    A l'AG de l'Appel des appels, les intervenants ont aimé rappeler leurs
    humanités pour ponctuer leur argumentation. Comme pour souder, de leur
    culture commune, leur communauté embryonnaire.




    Chercheurs, magistrats, enseignants, statisticiens, psychiatres,
    psychanalystes, producteurs, écrivains, journalistes, travailleurs
    sociaux, intermittents..., plus de 600 personnes s'étaient rassemblées
    ce samedi 31 janvier, au CentQuatre à Paris. Il y avait là beaucoup de
    fonctionnaires, moyenne d'âge 45 ans et plus, venus pour certains de
    province à l'occasion de la manifestation de jeudi, rassemblés pour
    faire le diagnostic de ce «grand corps social malade qu'est la
    France», comme le rappelait le psychanalyste Roland Gori en
    introduction de la journée. Plus de 600 car la salle fut sans cesse
    bondée, le personnel de sécurité ne laissant entrer qu'au rythme des
    sorties la bonne centaine de personnes qui attendaient patiemment dehors.




    L'Appel des appels, lancé début janvier et fort de plus de 57.000
    signataires à ce jour, vise à fédérer toutes les pétitions telles «Pas
    de 0 de conduite pour les enfants de trois ans», «Non à EDVIGE»,
    «Sauvons la recherche», «Réseau éducation sans frontières», «Non à la
    perpétuité sur ordonnance»... pour déterminer l'ensemble des actions à
    mettre en œuvre pour alerter sur «les conséquences sociales
    désastreuses des réformes hâtivement mises en place ces derniers temps
    tant à l'université qu'à l'école, ou dans les services de soins et de
    travail social, dans les milieux de la justice, de l'information et de
    la culture».



    Des actions, ce samedi, il n'en fut pas vraiment question même si la
    désobéissance (aux réformes de l'éducation nationale, aux publications
    des statistiques, aux protocoles administratifs dans les hôpitaux...)
    fut largement invoquée. Car cette initiative est «un appel à la
    réflexion, à l'analyse critique», «il nous faut prendre le temps de
    réfléchir ensemble», prévint d'emblée Roland Gori. «Sur les valeurs
    cyniques d'un capitalisme financier où l'on voit aujourd'hui où il
    nous mène», précisa-t-il par ailleurs.


    2- Inquiétudes




    Cette journée ne fut pas celle des revendications mais celle de la
    parole. «Chacun parle, parle à sa façon, pour mettre en commun des
    valeurs dont il faut se souvenir qu'elles font communauté», analysa le
    psychiatre Franck Chaumon, initiateur de la pétition «la nuit
    sécuritaire». Des valeurs qui fondaient autrefois les missions du
    service public et que ces serviteurs de l'Etat ne retrouvent plus dans
    les intentions qui en animent les réformes.


    Le matin, au fil des huit tables rondes (information, culture,
    justice, travail médico-social, éducation, université, hôpital et soin
    "somatique", soin psychique et santé mentale), chacun fit part de son
    inquiétude.




    Très concrètement pour certains qui, citant leur expérience,
    rappelèrent que «des enfants partent le matin seuls à l'école quand
    leurs parents, sans papiers, sont en garde à vue»; qu'«un adolescent
    un peu turbulent fut un mois durant abandonné par le système éducatif,
    exclu de collège le temps que le conseil de discipline statue sur son
    sort»; que «42.000 emplois vie scolaire, contrats aidés à 808 euros
    par mois, sont menacés au 30 juin 2009».




    Plus globalement pour d'autres, tel le sociologue Laurent Mucchielli
    qui fustige «la bonne vieille recette sécuritaire qui nous habitue à
    l'idée du dépistage de la délinquance plutôt qu'à sa prévention. Or on
    sait que le plus grand facteur de délinquance, c'est l'échec scolaire.
    Enfin... autrefois, nous le savions».




    «Sans indépendance, la statistique n'est plus publique mais de
    propagande», prévient pour sa part Cécile Brousse, au nom des
    signataires de «Sauvons la statistique publique». «Nous nous sommes
    affranchis de l'hospitalité, analyse Didier Dreyfuss, médecin
    hospitalier. Ce sont avec les mots productivité et performance que
    l'on est censé soigner les maux de l'hôpital. Et la tarification à
    l'acte remplace le prix de séjour, ce prix qui était auparavant celui
    de l'hospitalité.» Inquiétude aussi du côté de la création culturelle
    quand Robert Cantarella du CentQuatre, prédit «de nouveau, dès
    février, des mouvements violents sur le statut des intermittents
    techniciens».



    «Nous sommes tous sarkozystes, provoque de son côté Philippe Meirieu,
    professeur des universités en sciences de l'éducation. Sarkozyste, au
    sens où le Président s'adresse sans cesse à chacun de nous,
    individuellement. Il flatte notre propre intérêt, et ne s'adresse
    jamais au citoyen capable de prendre en compte l'intérêt collectif.
    S'il y a une idée neuve à faire valoir, c'est la notion de service
    public, les problèmes éducatifs ne seront résolus qu'avec la
    rénovation du service public.»




    Si l'on devait faire une synthèse de toutes ces inquiétudes (dont les
    textes seront prochainement mis en ligne sur le site de l'Appel des
    appels), elle se ferait autour des mots «concurrence», «valeurs» et
    «dignité».




    3- Joyeux bordel




    Toutes ces interventions fustigèrent les systèmes d'évaluation qui
    conduisent à «mettre en concurrence les individus, les équipes, les
    établissements», d'autant plus aisément que la généralisation de la
    précarité des statuts conduit à une «servilité volontaire». Toutes
    refusent les valeurs de «rentabilité», «productivité», «efficacité»
    qui pervertissent celles qui fondaient leur mission d'«éducation»,
    d'«hospitalité», d'«innovation», de «création», d'«accueil». Ces
    nouveaux paradigmes du travail amènent les intervenants à constater
    non seulement la déqualification de leur emploi, mais surtout la
    dévalorisation de leur savoir, quand ce n'est pas carrément le mépris.




    Ainsi, Isabelle This Saint-Jean, de «Sauvons la recherche», annonce
    qu'en riposte au discours de Nicolas Sarkozy parlant de chercheurs
    installés dans un bureau «où ils ont vu de la lumière et senti qu'il y
    faisait chaud», les chercheurs vont envoyer dès la semaine prochaine à
    l'Elysée une enveloppe contenant les résultats de leur recherche pour
    qu'il «sache au moins ce que nous faisons».




    Avec ces discours là, «nous touchons au fond, à la question de la
    culture, poursuit le psychiatre Franck Chaumon. Avec le discours
    d'Antony du président de la République [où, en décembre dernier,
    Nicolas Sarkozy résuma le soin psychiatrique à une série de mesures
    d'enfermement et de surveillance], c'est notre dignité de médecin qui
    est remise en cause».



    Dans l'après-midi, devant une salle toujours comble, les participants
    étaient invités à prendre la parole. Au gré des témoignages qui
    reprirent largement les constats du matin, on y entendit un vibrant
    appel à «ne pas rentrer chez soi», un désir de ne «plus être séparés,
    divisés» et, dans ce joyeux bordel, un Allemand «fils de résistant»
    lut un poème, un Américain appela à la «lutte internationale», un
    simple citoyen à «la grève générale» et un autre à «la désobéissance».




    «Au risque d'être décevant», Roland Gori acheva la soirée en annonçant
    qu'il ne suivrait pas sur ce terrain là. «Nous ne sommes ni un
    syndicat, ni un mouvement politique. Cet appel vise simplement à
    analyser, de manière transversale, ce qui se passe. Il doit être
    relayé par des comités d'initiative citoyenne locale.»



    «Nous partimes cinq cents...» et ils se séparèrent, vers 20h,
    promettant de se réunir à nouveau le 21 mars sous une forme que les
    organisateurs tentaient de définir ce dimanche 1er février.



    4- quelques commentaires


    nouveau


    Voila un compte-rendu clair et vivant qui permet de voir comment
    s'organisent les choses autour des initiateursde l'Appel des appels. A
    savoir que chacun peut parler, y est invité, mais que les
    organisateurs, très cultivés, vont décider de la suite qui ne sera ni
    syndicale ni politique, c'est à dire qui sera en dehors de ce qui
    s'exprime ces derniers jours, autour du 29 janvier, sous l'égide du
    syndicalisme revigoré ou de l'action politique qui ne se limite pas
    aux petites phrases des partis institutionnels. C'est un choix de
    certaines personnes cultivées. Il y a d'autres choix qui s'appuient
    sur une culture qui serait politique aussi.
    Ce choix-ci montre une certaine impuissance au-delà des dénonciations
    du "capitalisme financier" et des attaques tous azimuts du clan
    Sarkozy. Ce qui semble donner raison à Dardot et Laval dans leur
    critique des critiques actuelles du néo-libéralisme, dans l'article
    publié ce jour par Mediapart.
    Il y a une réunion de l'appel contre "la nuit sécuritaire"samedi
    prochain à Paris (voir l'édition "contes de la folie ordinaire", sur
    Mediapart bien sûr). Puisque je suis disponible ce jour-là, j'irai
    tout de même.
    01/02/2009 13:06Par pascal b


    * répondre


    nouveau


    Comme pour les écologistes en vue des Européennes, mais à une autre
    échelle, l'article nous montre que ce mouvement a déjà réussi à se
    rassembler autour de valeurs communes " :
    Ici, celles "qui fondaient autrefois les missions du service public".


    Maintenant se pose dans les deux cas l'élaboraition de tels
    rassemblements au niveau local, comme le proposent les organisateurs
    de la journée.
    Or un tel travail en "partenariat" nécessite la bonne volonté,
    l'engagement des acteurs :
    Pour les valeurs communes, certes, mais aussi pour dépasser leurs
    différences, rivalités, hiérarchies et j'en passe.
    Les plus engagés dans cette voie sont sans doute ceux qui ont été à
    l'inititiative du rassemblement..
    Comment vont-ils maintenant faire relais ? Comment cela va-t-il se
    passer localement entre ces différents professionnels ?
    A suivre

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  6. Quatre syndicats de personnels et quatre syndicats de psychiatres(CGT-CNI-SUDsanté-SPH-SPEP-SPS-UNAFAM-USP) se sont réunis en "Forum psy " au ch Edouard Toulouse de 18 heure à 20 heures le 12 février 2009. Il s'agissait d'une initiative régionale. Etaient présents des personnels "bucco-Rhôdaniens" de l'APM de CH ed.toulouse, Valvert et Montperrin ainsi que du CH de Martigues. Dont une douzaine de médecins. J'étais, je crois, le seul Varois. Arrivé en retard je ne saurais rapporter le début de la réunion. Toutefois des personnes ayant soutenu l'appel des appel ont apporté le témoignage de la rencontre parisienne du 30 janvier on retrouve ici http://www.collectifpsychiatrie.fr/spip/ le site qui regroupe les infos relatives à cette initiative. Les débats ont également portés sur l'aspect sécuritaire des "intentions" récentes de l'état, à cet égard je retiens l'intervention de JM Chabannes concernant la nécessité de nous approprier un discours sur la dangerosité psychiatrique de sorte q
    ue ce ne soit pas l'opinion publique ou les politiques qui le tienne à notre place. Divers témoignages locaux ont été rapportés allant tous dans le même sens: déqualification des personnels, abrasion des formations, entrées de personnels "de sécurité" dans des unités de soins, a l'initiative des direction mais plus étonnant parfois des équipes de soins démunies devant la clinique... diverses propositions d'actions ont été avancées : boycottage des instances, des réunions administratives, du codage (RIMPSY) une écoute attentive est mise en place par les différents syndicats concernant les initiatives locales...Ainsi à Edouard -Toulouse l'ensemble des PH semble vouloir refuser l'enveloppe budgétaire relative à la sécurisation. Des mots d'ordre de démission des fonctions de responsable de pôle n'auront de portée que si ils sont collectivement portés. Le recentrage sur les actions directes de soins semble consensuel au point que les cadres de santé envisagent de renoncer à participer à tou
    te réunion administrative...
    L'appel des appels invite à rédiger des courriers personnels pour expliquer à Roselyne BACHELOT et N.SARKOZY pourquoi nous faisons ce métier et pourquoi cette loi pose problème on peut utiliser http://www.elysee.fr/ecrire/
    La salle était pleine et fervente une nouvelle rencontre (pendant les vacances scolaires) est envisagée le 26 février à Montperrin de 18 à 20 heures, il est vraisemblable que des rendez-vous tournants seront
    organisé dans les différents établissements de la région.

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  7. Chers signataires de l’appel pour « sauver l’hôpital public »,
    site : http://www.appel-sauver-hopital.fr
    Depuis le lancement de notre appel en juin dernier, nous avons sonné l’alerte, rencontré à plusieurs reprises des représentants du Ministère, la Ministre elle-même, et les Conseillers de l’Elysée. En vain. La seule chose que nous ayons obtenue, est un décalage accru entre les paroles de la Ministre Madame Roselyne Bachelot et ses actes.
    1°) La Ministre récuse fermement le concept d’hôpital entreprise dont se réclamait le conseiller du président, Monsieur Raphaël Radane, qui nous avait affirmé « je ne vois pas de différence de gestion entre un hôpital et une entreprise d’aéronautique ». Mais la Ministre met en œuvre la pratique de l’hôpital entreprise avec un directeur d’hôpital qui pourra venir du privé, recevoir un salaire équivalent au privé. S’il ne réussit pas à assurer le redressement financier de l’hôpital, il pourra être limogé sans préavis et sans appel par le Directeur Général de l’agence Régionale de Santé, le véritable patron.
    La loi prévoit également qu’en cas de « bénéfice d’un pôle », le chef de pôle puisse décider d’un « intéressement financier du personnel ». Des médecins pourront être payés au « bonus » ou à l’activité, ou mieux aux honoraires comme dans une clinique privée. D’ores et déjà, les hôpitaux cherchent à conquérir des « parts de marché ». La Ministre est contre le concept d’hôpital entreprise, mais elle le met en pratique.
    2°) La Ministre affirme qu’elle ne fermera aucun hôpital, mais elle n’a évidemment jamais dit qu’elle ne fermerait aucune activité. La question posée est d’ailleurs celle des critères sur lesquels on décide de fermer ou de développer une activité. S’il s’agit de critères dépendant des besoins de la population, des progrès de la médecine, et de l’organisation des soins, il n’y a évidemment rien à redire. Il en va tout autrement si le critère est la rentabilité financière de l’activité. La fermeture du service de Maladies Infectieuses de l’Hôpital Saint-Joseph en raison du manque de rentabilité a suscité une légitime inquiétude, alors que les hôpitaux privés participant au service public sont souvent donnés en modèle
    3°) L’ensemble des responsables politiques, du Président de la République au Secrétaire National de l’UMP le Docteur Philippe JUVIN, en passant par la Ministre, affirme que l’hôpital est sur-doté, consommant 64 % des dépenses de santé. La réalité est qu’il consomme 34 % des dépenses et que l’augmentation de ces dépenses est moins rapide que celles de la médecine de ville et surtout des médicaments. De même, la Ministre insiste sur le fait que le budget de l’hôpital augmentera de 3 % alors que, compte tenu de l’inflation et des dépenses engagées par l’Etat lui-même, le maintien strict de l’activité actuelle de l’hôpital nécessiterait une augmentation du budget de 4 % selon la Fédération Hospitalière de France.
    4°) La Ministre répète que non seulement elle ne fermera pas d’hôpitaux, mais aussi qu’elle ne diminuera pas le personnel, alors même que la diminution de personnel est programmée dans de nombreux hôpitaux : 400 à Nantes, 650 à Nancy, plus de 600 à Paris, plus de 500 au Havre, 190 à Strasbourg, etc. Le total devrait atteindre, pour permettre « le redressement financier » des hôpitaux, une suppression de 20 000 à 30 000 emplois. Comment prétendre améliorer la qualité des soins avec de telles suppressions, qui toucheront non seulement le personnel administratif mais les infirmières et les médecins ?
    5°) La Ministre prétend que la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » augmente le pouvoir des soignants, notamment le pouvoir médical. Dans les faits, il s’agit à l’évidence de l’inverse en traduisant dans la loi le mot d’ordre du Président, « un seul patron à l’hôpital » : le corps médical n’a plus aucun pouvoir décisionnaire, il ne peut plus donner que des avis consultatifs. Le directeur nomme et peut révoquer les membres du directoire et les chefs de pôle. Les services hospitaliers sont supprimés, remplacés par « d’éventuelles structures internes », laissés à la libre décision des chefs de pôle et du directeur. L’équipe médicale et paramédicale soignante, qui est à la base de l’hôpital, ne trouve pas la moindre mention dans la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires ». Cet hôpital, qui ne marchera plus que sur une seule jambe, est un hôpital qui ne marchera pas.
    6°) La Ministre prétend qu’elle n’a pour objectif que l’amélioration de la qualité des soins et que la décision du financement à 100 % par la T2A a été justifiée par cet objectif. Or chacun sait que la T2A est un instrument purement quantitatif, qui ne mesure ni la qualité, ni l’indication des soins.
    7°) La Ministre prétend alléger les tâches du service public qui reposent sur les épaules de l’hôpital public, en faisant partager le poids des contraintes par les cliniques privées à but lucratif. Elle se demande comment les défenseurs de l’hôpital public peuvent lui faire reproche d’une telle sollicitude. A la vérité, on voit mal comment le privé à but lucratif accepterait des missions non lucratives ou susceptibles de réduire les dividendes versés aux actionnaires. On voit bien par contre comment les cliniques privées à but lucratif peuvent proposer d’assumer certaines missions choisies relevant jusqu’ici du service public, par exemple d’accueillir les bras ouverts des internes de 4ème ou 5ème année qui feront défaut à l’hôpital public, mais pourront être ensuite « capturés » par les dites cliniques.
    Finalement, la Ministre et le gouvernement parlent peu ou pas de l’objectif réel : la convergence public / privé, qui prend la forme d’une convergence tarifaire pour 2012. Cette mesure n’aurait de sens que dans une réelle convergence des pratiques et des modes de rémunération des personnels. Elle fait mine d’ignorer que les services rendus à la population ne sont nullement comparables. Et comme c’est souvent le cas, cette convergence se traduira en réalité par l’affaiblissement du service public et le développement du privé lucratif, réel objectif dont on se garde bien de faire la publicité.
    Face à une telle politique caractérisée par l’écart de plus en plus grand entre les paroles et les actes, il est urgent de renforcer la mobilisation contre le volet hospitalier de la loi HPST (cf la lettre signée par 960 professionnels hospitaliers, médecins et paramédicaux)
    Nous appelons les signataires de l’appel « sauver l’hôpital public » à :
    - Diffuser cette lettre et l’adresse du site auprès de leurs proches ( http://www.appel-sauver-hopital.fr ), et relancer le recueil des signatures
    - Alerter tous les élus,
    - Participer aux actions unitaires pour la défense du service public hospitalier.
    - Demander, avec nous, un véritable débat démocratique sur l’organisation de notre système de santé et son financement dans notre Pays. Les Américains veulent aujourd’hui le faire. Pourquoi les Français ne le pourraient-ils pas ?
    Bien cordialement,
    Alain Gaudric , Gisèle Hoarau, Dominique Vincenzi, Alain Sobel, Agnès Heurtier, Bruno Devergie, Jean Claude Pénochet,
    André Grimaldi

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  8. A méditer...........

    LE SERVICE DU PERSONNEL VOUS INFORME

    Dans le cadre des mesures visant à généraliser le travail jusqu'à 70 ans, il est maintenant possible de se procurer des déambulateurs auprès de vos secrétariats, au titre des fournitures de bureau.
    Ces dispositifs devront permettre une meilleure prise en charge et une amélioration de la productivité des salariés séniors au travail.
    Un bilan annuel sera établi avec les partenaires sociaux afin d'évaluer les matériels déjà homologués par le Sénat, l'Académie Française, le MEDEF, le ministère du Travail et par le ministre de la fin de vie (ex ministère de la santé).

    En option, ces modèles peuvent être équipés d'un GPS (pour retrouver son bureau), d'un support de perfusion et d'un urinoir suivant prescription médicale.

    Les options de confort (coloris, sellerie cuir, roues alu) ne sont pas prise en charge par la CPAM mais peuvent être prises en charge par votre entreprise selon votre convention collective...

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